Industries de santé : le G5 Santé propose des mesures contre le recul préoccupant de la France

Paris, le 12 juin 2019 – Le G5 Santé, un cercle de réflexion composé des dirigeants de 8 entreprises de santé françaises (bioMérieux, Guerbet, Ipsen, LFB, Pierre Fabre, Sanofi, Servier, Théa), présente une étude du BIPE démontrant le recul préoccupant de la France dans le secteur des industries de santé, notamment en termes de production et d’exportations. Cette étude mesure également la contribution du G5 Santé à l’économie française et son évolution depuis une précédente étude de 2010, et l’impact de la régulation des dépenses de santé sur le secteur. Enfin, le G5 Santé avance 3 propositions concrètes de soutien aux investissements en R&D et en production en France, en faveur de l’emploi et de la balance commerciale.

Support presse du 12 juin 2019 : Point presse BIPE -slides G5 VF

Etude du BIPE : Synthèse_G5_BIPE_12.06.2019

Le recul inquiétant de la France en Europe
La France, qui était un grand pays producteur de médicaments a vu sa place reculer en Europe : • Sa production est en quasi-stagnation depuis 2010, à l’inverse de celle de nombreux pays, notamment Allemagne, Suisse, Italie, Irlande. • Elle est désormais en 6e position en Europe pour les exportations et en 7e pour la balance commerciale. • Ses exportations progressent peu depuis 2010, de 26 à 28 milliards €, là où les exportations allemandes sont passées de 50 à 75 milliards €, d’où une forte perte d’opportunités.

Importance du G5 Santé en France et Impact des mesures de régulation sur les entreprises de santé
La contrainte majeure des déficits publics a conduit à une forte régulation des dépenses de santé depuis 2010. Cela se traduit par une croissance moyenne nulle sur 2010-2018 pour le marché intérieur du médicament, ce qui est sans précédent pour un secteur de pointe. La régulation des dépenses depuis plus de 10 ans passe majoritairement par des baisses massives de prix, ce qui crée un effet cumulé dont les conséquences sont particulièrement négatives à l’exportation et à l’international, du fait que le prix français sert de référence dans de nombreux autres pays. Au total, sur 2010 – 2017, pour les soins de ville, le médicament et les dispositifs médicaux ont représenté 83% des économies demandées.

Dans ce contexte très contraignant, les huit entreprises composant le « G5 » continuent jusqu’à présent à privilégier la France :

• L’emploi : 46 000 emplois dans les entreprises du G5 en 2018, dont 42 100 pour la partie santé (hors dermo-cosmétique). Soit 38 100 emplois dans le médicament (quasiment 40% de l’emploi total de l’industrie pharmaceutique en France) et 4000 dans les diagnostics. o Emplois directs stables depuis 2010 mais qui augmentent en consolidé en raison du recours plus important à des fournisseurs français

• L’activité industrielle : 19 200 emplois directs dans la production en 2018, et 3,5 Milliards € d’investissements industriels sur les 5 dernières années.

• La balance commerciale : un excédent de 10,4 Milliards € en 2018 pour le G5, en hausse de 4 milliards depuis 2010. Le G5 représente à lui seul 140 % de la balance commerciale française médicaments + diagnostics, évaluée à 7,4 Milliards €.

• La recherche : près de 3 Milliards € investis en France en 2017 par le G5 soit près des trois-quarts des investissements du secteur, lui-même en troisième position après l’automobile et l’aéronautique

• L’irrigation territoriale : présence sur 107 sites en France dont 52 en production et 32 en recherche

Les 8 entreprises du G5 Santé contribuent directement à hauteur de 10,2 Milliards € au PIB, grâce au dynamisme de leurs exportations qui ont progressé de 6% en 7 ans. Si le chiffre d’affaire France du G5 a diminué de 16% de 2010 à 2017 en raison de la forte régulation, le chiffre d’affaire total (France et export) se maintient grâce aux exportations (+6%), traduisant la réussite des produits de santé du G5 à l’étranger.

Au total, la contribution du G5 au PIB a baissé de 23% de 2010 à 2017 du fait d’une régulation particulièrement forte sur la période.
Yves L’Epine, Président du G5 Santé et Directeur Général de Guerbet, a déclaré : « Le secteur des industries de santé porte la majorité du poids de la régulation, alors qu’il s’agit d’un secteur stratégique pour le pays. Si les entreprises du G5 Santé sont très fortement impactées par les mesures de régulation depuis 2010, l’économie nationale l’est également car la régulation, et notamment les baisses des prix, a entrainé une baisse de 23% de la contribution des entreprises du G5 au PIB. Sans le G5, les dépenses de recherche en France seraient très faibles et la balance commerciale déficitaire. » « Si le constat de l’étude BIPE est alarmant, elle souligne également qu’il n’est pas trop tard pour changer la donne ! »

Propositions du G5 Santé pour enrayer le recul de la France

Le G5 Santé appelle à la mise en œuvre de la politique industrielle annoncée par le Premier ministre. Le discours du Premier ministre lors du CSIS de juillet 2018 demande de refonder les orientations du Comité Economique des Produits de Santé, notamment sur les prix, pour prendre en compte les enjeux liés aux exportations et aux investissements : « L’objectif que je fixe à ce chantier est double : développer, bien plus fortement qu’aujourd’hui, la prise en compte des investissements ou de l’export dans la fixation du prix. Et se donner une meilleure capacité d’aligner les prix faciaux français sur les prix faciaux européens, sans surcoût pour l’assurance maladie. »

« A ce jour, aucune mesure concrète spécifique au secteur n’est venue renforcer la politique industrielle et exportatrice de nos entreprises. Le G5 Santé fait aujourd’hui 3 propositions concrètes et demande au gouvernement leur mise en œuvre rapide avec une mesure annuelle de leur impact sur le pays et ses entreprises », ajoute Yves L’Epine, Président du G5 Santé et Directeur Général de Guerbet.

1. Fixer au Comité Economique des Produits de Santé (CEPS) des objectifs nationaux de politique industrielle, d’emplois et de commerce extérieur

La régulation opérée par le CEPS n’a, depuis 2011, pour seul objectif que la maitrise des dépenses pour l’assurance maladie, sans aucune prise en compte des enjeux sur les investissements, les exportations, les emplois, ni des conséquences sur le PIB ou sur l’indépendance sanitaire de la nation en produits essentiels. Il est indispensable de redonner au CEPS des objectifs clairs en termes d’investissements et d’exportations, seul moyen de changer de politique pour développer de nouvelles installations et préserver les usines existantes. Il est également important de faire un bilan objectif des conséquences des décisions du CEPS, notamment sur la production en France et sur la balance commerciale, comme demandé par le Premier ministre lors du CSIS de juillet 2018.

2. Appliquer réellement l’article 18 de l’accord cadre actuel

Cet article 18 autorise à tenir compte des investissements en production et en recherche dans la fixation et révision du prix dont l’application est aujourd’hui restreinte. Un bilan de cet article 18 a été demandé par le Premier ministre lors du CSIS de juillet 2018. Le G5 Santé demande une application effective de cet article à tous les investissements afin d’encourager le choix de la France comme territoire de recherche et de production de tous les produits de santé.

3. Mettre en place une nouvelle mesure pour favoriser les exportations et protéger les sites industriels français exportateurs de produits essentiels

Le Premier ministre, dans son discours du CSIS de juillet 2018, a demandé « la prise en compte de l’export dans la fixation du prix des médicaments et de se donner une meilleure capacité d’aligner les prix faciaux français sur les prix faciaux européens, sans surcoût pour l’assurance maladie. ». Il est donc important désormais d’inclure cette mesure dédiée aux produits fabriqués en France et largement exportés dans le futur accord cadre entre le Leem et le CEPS. Dans ce contexte, le G5 Santé propose, pour les produits fortement exportés, un dispositif de prix facial à l’« export » accompagné de remises, sans surcoût pour l’assurance maladie.

L’efficacité de ces trois mesures serait évaluée pour garantir leur impact favorable sur l’équilibre général du système. Cette évaluation porterait à la fois sur le coût additionnel éventuel pour l’Assurance Maladie mais aussi sur l’impact favorable en termes d’emplois, d’ investissements, de contribution à la balance commerciale, au PIB et surtout au maintien de l’indépendance sanitaire du pays en produits de santé essentiels.

A propos du G5 santé (http://www.g5.asso.fr). Le G5 santé, porte-voix des industries de santé françaises, est un cercle de réflexion, présidé par Yves L’Epine, Directeur général de Guerbet, qui rassemble les dirigeants des principales entreprises françaises de santé et des sciences du vivant (bioMérieux, Guerbet, Ipsen, LFB, Pierre Fabre, Sanofi, Servier, Théa). Celles-ci ont choisi la France comme plateforme de leur développement international et font de l’effort de R&D leur priorité. Les membres du G5 santé partagent 5 ambitions : faire reconnaître l’apport des industries des sciences de la vie en tant qu’acteur essentiel de la santé publique en France, contribuer au rétablissement de la compétitivité de la France, poursuivre un engagement fort au service de l’excellence de la recherche biomédicale française, développer l’accès des patients aux solutions de santé et soutenir le secteur des biotechnologies et des nouvelles technologies.

A propos du BIPE. Le BIPE a rejoint le groupe BDO, 5ème groupe mondial d’audit et de conseil, devenant BDO Advisory. Fondé en 1958 pour soutenir la reconstruction de l’économie française, Le BIPE est devenu un acteur majeur de la modélisation et de la data driven strategy. Cabinet de conseil et de prospective économique, pionnier de l’analyse de données à des fins d’aide à la décision, nous accompagnons depuis 25 ans de nombreuses filières parmi lesquelles l’industrie pharmaceutique et les complémentaires santé. Au sein de nos deux observatoires dédiés à la santé, nous effectuons des prévisions de conjoncture macroéconomique, mesurons l’impact des mesures de maîtrise des dépenses, suivons les différents postes de l’ONDAM et prévoyons l’évolution du marché pharmaceutique dans les différents segments de la clause de sauvegarde. En tant qu’analyste multisectoriel, nous disposons d’une expertise reconnue en mesure de contribution économique et sociale, mais aussi environnementale et sociétale, réalisant notamment le reporting intégré de grands groupes internationaux. Contact : [email protected]

Contact Presse : Didier Véron, Délégué Général du G5 Santé Tél. : 01 69 82 72 97 ou 06 08 56 76 54 Email : [email protected]

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