French Healthcare Association en Ukraine – des actes après des promesses

Suite aux échanges tenus lors de la Table Ronde Santé animée par French Healthcare Association pendant la Conférence bilatérale pour la résilience et la reconstruction de l’Ukraine, l’association a rejoint la délégation d’entreprises françaises conduite par le Medef International à Kiev pour transformer les annonces en actes et projets concrets.

Julien Delpech, membre du bureau, a ainsi représenté les plus de 300 membres de French Healthcare Association, notamment auprès du ministre de la Santé Ukrainien, Mr. Victor Lyashko, afin de lancer des projets concrets, répondant aux demandes de l’Ukraine:

• Installation d’hôpitaux modulaires
• Matériel médical pour le tri des blessés (échographe portable)
• Formation aux traumatismes de guerre (physiques et psychologiques)
• Création de centres de simulation

Interview Julien Delpech, de retour de la mission Medef International

Julien, dans quel cadre as-tu participé à cette mission?

Le Président de la République avait tenu à organiser une conférence à Paris sur le thème de la résilience et de la reconstruction de l’Ukraine. Cette conférence s’est déroulée le 13 décembre dernier, en présence de plus de 500 entreprises françaises, du président français et du président ukrainien, en visio-conférence.

L’organisation de cette conférence a été confiée au ministère de l’Economie et des Finances, qui a confié l’organisation de la table ronde “Santé” à French Healthcare Association.

Nous nous sommes engagés, lors de cette conférence, à venir à notre tour en Ukraine avec une délégation d’entreprises françaises, pour que les promesses faites lors de cette conférence ne restent pas “lettre morte” et puissent aboutir à des résultats concrets pour l’Ukraine et pour les entreprises françaises.
Il est important de rappeler que la France est le premier employeur étranger en Ukraine, avec plus de 30,000 ukrainiens qui travaillent dans des sociétés françaises.

Quel était l’objectif de cette mission?

L’objectif de cette mission était clairement de nous concentrer sur le côté “résilience” plutôt que sur la reconstruction de l’Ukraine, qui viendra dans un second temps.

La résilience, cela signifie apporter le soutien de la France et de ses entreprises à l’Ukraine, dans de nombreuses situations d’urgence. L’Ukraine a par exemple besoin urgemment de camions pompiers, de générateurs, de système d’assainissement des eaux, et bien entendu de nombreux besoins urgents dans le domaine de la santé.

Quels sont ces besoins urgents dans le domaine de la Santé?

Plusieurs types de besoins urgents existent dans le domaine de la santé, nous les avons abordés avec Mr. Victor Liashko, le ministre ukrainien de la Santé.

Ces besoins sont bien entendu en relation avec la guerre qui fait rage sur le flanc est de l’Ukraine. Il faut savoir que 80% des personnes blessées souffrent de blessures liées à des shrapnels, c’est-à dire des éclats d’obus. Il convient donc de proposer aux ukrainiens des dispositifs permettant d’estimer la gravité d’un éclat d’obus, et notamment de comprendre si cet éclat d’obus a atteint ou endommagé des organes vitaux. Dans ce cas là, des échographes portables peuvent jouer un rôle décisif.
Afin de gérer le flux de blessés et compte tenu des dommages infligés par l’armée russe aux hôpitaux ukrainiens, nous avons également proposé à l’Ukraine la livraison d’hôpitaux modulaires, totalement équipés et opérationnels en 120 jours.

Nous avons également proposé de développer des modules de formation, en format vidéo ultra-courtes, afin de permettre aux soldats sur le front de réaliser les premiers gestes élémentaires quand un de leur camarade est blessé.

Sur le plus long terme, nous avons proposé la création d’un centre de formation au syndrome post traumatique. Nous avons en France de très grandes compétences dans ce domaine.

Enfin et pour conclure, la guerre ne doit pas masquer les besoins de la population sur d’autres pathologies, comme par exemple une meilleure prise en charge du cancer du sein, ainsi que des campagnes de prévention. A ce sujet, un mémo avait été signé en 2020 entre le ministère français de l’Economie et le ministère français de la Santé. Il a été remis au goût du jour, afin de transformer ce mémo en actions concrètes.

Quelle est l’atmosphère à Kiev?

Il faut compter environ 24 à 36h pour se rendre à Kiev depuis Paris. L’espace aérien ukrainien étant totalement fermé.
Sur place, il faut imaginer une ville non éclairée, avec des check-points très réguliers au niveau des bâtiments clefs et des ministères dans lesquels nous avons eu de nombreux rdv.

Et paradoxalement, à côté de cela, Kiev semble vivre normalement, mais il est bien entendu impossible et même ridicule de dresser un portrait d’une ville après seulement deux jours de mission.

Au niveau des différents ministres rencontrés, nous avons constaté une véritable conviction en la victoire de l’Ukraine, et l’envie d’accélérer la mise en place de solutions concrètes aux problèmes actuels liés à la guerre.

Est-ce qu’il va y avoir une suite à cette mission?

Oui, c’est bien entendu l’objectif premier de cette mission qui nous a permis d’identifier les bons interlocuteurs et les projets prioritaires.
French Healthcare va convoquer ses 350 membres lors d’un wébinaire qui aura lieu le 22 février prochain afin que tous les membres puissent se positionner sur les besoins de l’Ukraine. Les non membres pourront bien entendu se positionner également.
Nous devons à nos amis ukrainiens un suivi sérieux et le respect de nos engagements.

French Healthcare Association se mobilise pour répondre aux besoins de l’Ukraine en reconstruction sanitaire – Conférence bilatérale pour la résilience et la reconstruction de l’Ukraine