French Healthcare Association rencontre Frank Simonet, assurant la direction des opérations commerciales de l’entreprise Ellipse Projects. Il s’agit d’une société incontournable pour le financement, la conception et la réalisation de grands projets d’infrastructures, notamment en Afrique et en Asie du Sud-Est, qui s’appuie sur un vaste réseau de filiales et de succursales pour mettre en oeuvre les projets au plus près du terrain.
Frank Simonet nous livre aujourd’hui dans ce deuxième épisode de « French Healthcare Association et vous » le récit de cette collaboration avec notre collectif depuis 2021, ainsi que son parcours et sa vision de la valeur ajoutée proposée par Ellipse Projects. Il revient aussi sur le développement d’un projet de large envergure en Ukraine, piloté par French Healthcare Asosciation.
Notre interview exclusive et complète est disponible ci-dessous.
Quelle est la vocation d’Ellipse Projects ?
Notre société est un groupe européen, basé à Paris, qui a pour mission la conception, le financement et la construction d’infrastructures clé en main dans deux domaines d’activité que sont la santé et le numérique. Nous travaillons principalement sur deux zones géographiques : l’Afrique, en particulier l’Afrique de l’Ouest, et l’Asie, en particulier l’Indonésie.
Notre valeur ajoutée réside dans cette partie clé en main des projets, que ce soit en amont des projets ou dans leur réalisation. En premier lieu, un projet d’infrastructure (et ce particulièrement en santé ou dans le numérique), nécessite toujours un certain nombre d’études au préalable : de faisabilité, technico-économiques, d’impact environnemental et social, géotechniques… un certain nombre de pré-requis en somme, pour que le projet puisse se matérialiser. Souvent, les pays dans lesquels nous travaillons n’ont pas les capacités techniques ou financières de préparer ces projets à partir de telles études : nous apportons donc leur pré-financement.
La deuxième partie de notre conception du clé en main est le financement : sur chaque projet, nous aidons le client (Etats et gouvernements en l’occurence) à monter un financement pour accompagner la réalisation du projet. Enfin, la troisième partie est la partie technique : quand nous travaillons sur une infrastructure, nous concevons le projet dans son entièreté. Si on prend l’exemple d’un hôpital, notre scope de travail comprend sa construction mais également l’équipement complet, aussi bien médical que technique, les réseaux électriques, l’informatique, le traitement des eaux et des déchets… tout ce qui permet de rendre un hôpital opérationnel, donc. Cette vision du clé en main est selon moi l’explication du fort développement de la société sur ces dernières années.
Quel est le rôle du Directeur Commercial chez Ellipse Projects ?
L’activité commerciale peut se diviser en trois temps :
- Qualifier les opportunités, à savoir identifier des projets parmi l’ensemble des concepts ou pré-appels d’offre, puis sélectionner ceux qui ont le plus de chances d’aboutir et qui sont les plus prioritaires.
- Il faut également structurer le financement, trouver les partenaires qui pourront s’y intéresser et mettre en oeuvre ce financement.
- Enfin, une fois que le projet est développé avec l’aide des différents services des offres chez Ellipse, il faudra négocier le projet avec le bénéficiaire jusqu’à la signature du contrat et même jusqu’à la levée des conditions suspensives au financement : une partie assez compliquée qui peut s’étaler sur plusieurs mois, voire quelques années.
Quel a été votre parcours?
Mon parcours professionnel a débuté dans les grands projets à l’exportation : ça n’est donc pas du tout un hasard si j’exerce ici aujourd’hui. J’ai énormément travaillé dans le développement commercial sur mes différents postes, essentiellement à l’international et toujours sur des grands projets. Après une formation commerciale, j’ai rejoint le groupe Alcatel à une époque où ils faisaient partie du très grand groupe industriel français Alcatel Alsthom, un groupe de télécommunications, TGV, centrales nucléaires… c’était, à l’époque, l’un des fleurons de l’industrie française. J’ai alors pris des fonctions à l’international, particulièrement en Asie. J’ai quitté cette belle société après une quinzaine d’années pour rentrer dans des startups américaines du domaine de la Tech. La dernière ayant été acquise par le groupe Ericsson, je faisais mon retour dans les grands groupes européens.
Il y a une dizaine d’années je choisis enfin de rejoindre Ellipse Projects, dont je connaissais le fondateur depuis ma carrière chez Alcatel : j’avais envie d’un nouveau souffle, d’une nouvelle aventure. En arrivant, je me suis occupé de différents projets en Asie, dont l’un s’est matérialisé l’année dernière par le lancement de la construction d’un data center souverain en Indonésie. Il s’agit d’un projet au long cours, qui a mis sept ans à aboutir, et qui a été un succès très important pour Ellipse. Je m’occupe aussi du développement commercial d’Ellipse dans certains pays d’Afrique et depuis un an, en Ukraine et plus généralement en Europe de l’Est.
Pourquoi avoir adhéré à French Healthcare Association ?
Nous avons adhéré à French Healthcare Association en 2021 : l’objectif pour nous était de consolider les liens avec l’écosystème des équipementiers français. Il convient de savoir que pour chaque construction d’hôpital il y a plusieurs milliers d’items à commander. Nous souhaitions naturellement privilégier la filière française pour équiper nos hôpitaux.
Cette adhésion était donc un moyen de renforcer les liens avec ces différents partenaires, notamment ceux naturellement tournés vers l’export. Nous avons aussi très vite compris que French Healthcare Association était très active et très utile pour la prospection vers de nouveaux marchés, notamment au travers du French Healthcare Innovation & Business Forum et des différentes missions organisées à l’étranger, le meilleur exemple pour nous étant notre succès commun sur l’Ukraine.
En quoi consiste ce projet en Ukraine ?
Ce projet a démarré avec notre participation au Forum organisé à Bercy, à l’initiative du President de la République, pour la reconstruction de l’Ukraine. Nous y étions invités avec plusieurs centaines d’autres entreprises françaises. Il y avait un atelier santé animé par French Healthcare Association à l’occasion duquel nous avons réalisé que l’association avait déjà énormément travaillé sur l’Ukraine, pour nouer des relations privilégiées avec le Ministère de la santé mais aussi le Ministère des Finances, avec le soutien de la Direction Générale du Trésor. Le Ministre de la santé Ukrainien a participé à l’intégralité de cet atelier, en visioconférence depuis Kyiv.
À l’issue de cette conférence, nous avons pu confirmer auprès de l’association notre intérêt à faire partie de l’effort de reconstruction de l’Ukraine et donc à participer à cet élan donné par les autorités françaises. Ensuite, un certain nombre de projets ont été identifiés suite à autre une mission de French Healthcare Association à Kyiv, notamment sur la partie construction d’hôpitaux modulaires.
Une consultation a été organisée auprès des entreprises françaises qui avaient manifesté leur intérêt, toujours par l’intermédiaire de French Healthcare Association, et le Ministère ukrainien de la santé nous a sélectionnés. Nous avons donc entamé des discussions directes avec eux pour saisir le besoin dans le détail.
De fil en aiguille, le projet s’est centré sur la reconstruction de l’hôpital de Borodyanka, qui se situe dans la banlieue de Kyiv. J’ai effectué avec Soline Allard une mission dans la capitale vers la fin octobre, sous l’égide de l’association. Cette mission nous a permis de finaliser les caractéristiques techniques du projet. En parallèle, la Direction Générale du Trésor, par l’intermédiaire du service économique de l’Ambassade et de l’ambassadeur, a pu avancer sur la partie financement.
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